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"Sale bourge", un roman au cœur des violences familiales et conjugales.

Nicolas Rodier, dans son premier roman, dépeint dans un style acide et épuré les violences intrafamiliales dans un milieu bourgeois catholique dit "privilégié". L'auteur nous invite à suivre le parcours de vie de Pierre qui s'étouffe de rage et d'incohérence face à une dynamique familiale d'autant plus violente qu'elle se masque derrière la bien-pensance.


Derrière les écoles d'élite incontournables et le vouvoiement de rigueur, Nicolas Rodier nous donne à lire en contrepoint, les propos racistes et homophobes et l'intérêt premier pour le vernis social au prix de l'écrasement de l'enfant.

Sous sa plume, "La bonne éducation" s'offre quelques largesses, celle d'une maltraitance lourde qui casse l'individu et fracture l'identité.

C'est le lieu du paradoxe permanent entre l'image extérieure d'une famille "bien sous tout rapport" et celle d'un intérieur dévasté par la folie parentale et grand-parentale. Chacun des membres de la famille se trouve alors menacé d'exclusion s'il cesse d'alimenter le narcissisme dévorant du groupe.

Pierre, comme son frère Nicolas avec "ses corbeaux dans la tête" tentent d'en réchapper sans jamais vraiment trouver la porte de sortie... Ils restent un pied dedans, un pied dehors, à grand coup d'antidépresseurs pour supporter les distorsions psychiques entre exister et rester affilié.


A l'âge adulte, Pierre forme un couple plein d'espoir avec Maud, qui tente avec patience et empathie de transformer la violence logée en lui depuis sa toute petite enfance. Mais, c'est une bombe à retardement qui sévit dans la psyché de Pierre, prête à détruire l'autre au moindre signe d'alerte et qui va faire le lit de la violence conjugale. Le rapport à la réalité est sans cesse déformé par le mépris et l'écrasement supposé de l'autre. La violence agie sur l'objet d'amour entraine culpabilité et dépression.


Cette maltraitance sournoise au sein des milieux bourgeois sans forcément être moins visible, serait elle moins dénoncée? Les conséquences n'en sont que plus sévères pour les enfants qui auront plus de mal à remettre en cause le système familial et à trouver d'autres étayages à l'extérieur.

Dans cet ouvrage, Nicolas Rodier nous cingle avec force, livrant une approche sans chichi ni tralala de ce sujet tabou. A lire pour comprendre et entendre.


Pendant ces périodes de confinement, restons vigilants #119ENFANCEENDANGER




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